Dysfonction #4: L’évitement de la responsabilisation
Dans le contexte du travail d’équipe, Lencioni utilise le mot responsabilisation, en faisant référence à cette volonté qu’ont les membres d’une équipe de souligner à leurs pairs tout ce qui dans leur rendement ou comportement pourrait nuire au groupe. L’essence même de cette dysfonction réside dans l’évitement de conversations difficiles. Par exemple, les coéquipiers qui sont particulièrement proches les uns des autres hésitent parfois à se rendre mutuellement responsables car ils ont peur de mettre en péril une précieuse relation interpersonnelle. En fait, cela a l’effet inverse puisque les coéquipiers finiront par se reprocher les uns les autres de ne pas répondre aux attentes et de permettre l’érosion des critères de rendement du groupe. Les membres des grandes équipes améliorent leur relations en se tenant mutuellement responsables, démontrant ainsi qu’ils se respectent les uns et les autres et qu’ils ont des attentes élevées en ce qui a trait a leur rendement respectif.
Les bons moyens d’éviter cette 4eme dysfonction sont de:
- rendre public ce que l’équipe doit accomplir afin que personne ne puisse l’ignorer. Définir les tâches de chacun et les comportements qui garantiront leur réussites. L’ennemie de la responsabilisation est l’ambiguïté.
- évaluer les progrès de manière simple et régulière en groupe
- mettre en place des récompenses collectives: en valorisant les réalisations collectives plutôt que les réalisations individuelles, l’équipe peut créer une culture de responsabilisation. Il est peu probable que les membres de l’équipe demeurent apathiques et acceptent l’échec parce que l’un des leurs ne fait pas sa part.
Les membres d’une équipe qui évitent la responsabilisation
- créent du ressentiment chez leurs pairs qui ont des critères de rendement différents
- encouragent la médiocrité
- ne respectent pas les échéances et n’obtiennent pas les résultats visés
- ajoutent un fardeau inutile sur les épaules du chef d’équipe qui doit alors assumer seul la discipline
Les membres d’une équipe qui se tiennent mutuellement responsables
- exercent une pression sur leurs pairs dont le rendement est médiocre
- déterminent rapidement les problèmes en remettant en question leurs approches respectives
- instaurent un climat de respect parmi ceux qui sont tenus aux mêmes critères de rendement qu’eux
- suppriment toute bureaucratie excessive entourant la gestion du rendement et des mesures correctives
Si les membres d’une équipe ne se tiennent pas mutuellement responsables de leurs contribution, ils auront tendance à fixer leur attention sur leurs besoins personnels ainsi que sur leur avancement professionnel ou la promotion de leur service. L’absence de responsabilisation est une invitation pour les membres de leur équipe à se concentrer sur autre chose que les résultats collectifs (dysfonction #5).