4 étapes pour communiquer son mécontentement efficacement !

La communication non violente


D’après l’excellent livre que je vous conseille de Marshall Rosenberg


Comment communiquer efficacement lorsque nous voulons adresser un message difficile?

Face à la colère qui les submerge, certains se mettront en mode autruche: ils vont intérioriser leur colère et leur frustration et feront comme si de rien était. Le problème c’est qu’ils auront tendance à se laisser marcher sur les pieds, à ne pas savoir dire non et à ne pas être capable d’exprimer leur point de vue et d’avoir un niveau d’influence faible. Ils risquent aussi de transférer par la suite leur frustration sur leur conjoint(e) à la maison. A force de timbrer leurs émotions (c.a.d les intérioriser), ils risquent aussi de finir un jour par balancer leur collection de timbres à la figure de leur interlocuteur!

D’autres, passeront en mode Terminator et pulvériserons leur victime qui avait osé s’attaquer à leur identité ! Le problème c’est qu’une fois qu’on a sorti les armes, il est souvent difficile de faire la paix et de revenir en arrière !

terminator GIF

Entre hérisson et paillasson, il y a pourtant un moyen efficace de communiquer et d’exprimer son ressenti tout en désescaladant la situation. C’est le principe même de l’assertivité si importante pour développer son leadership.

Voici donc un magnifique outil: la communication non violente pour vous aider à mieux vous préparer à adresser un message difficile. A force de l’utiliser, il vous aidera à communiquer plus efficacement au quotidien.
Pour ceux et celles qui ne veulent pas lire l’ensemble de l’article, voici le principe en quelques lignes avec un exemple.
Je détaille ensuite un peu plus chaque point pour les plus intéressé.es.


Le principe est :

  1. 1- Observation (pas un jugement ou une évaluation, seulement ce que vous observez)
  2. 2- Sentiment ou impact sur moi
  3. 3- Mon besoin
  4. 4- Ma demande à l’autre
  5. Par exemple :
  6. 1- J’observe que lorsque tu débutes les rencontres avec un agenda que tu n’as pas partagé à l’avance,
  7. 2- Je me sens prise au dépourvue et je ne peux pas contribuer à mon plein potentiel, alors que je crois que tu t’attends à une participation de ma part.
  8. 3- J’aurais besoin de connaitre d’avance ce dont on va parler pour me préparer ou réfléchir, ça me permettrait alors d’ajouter de la valeur à nos discussions.
  9. 4- Je propose afin d’améliorer ton impact sur moi de me faire parvenir l’agenda le plus tôt possible avant les rencontres. De cette façon, je me sentirais mieux et tu obtiendrais une meilleure contribution de ma part.
1- Différencier les observations de nos évaluations/interprétations

Une des composantes de la communication non violente consiste à faire une observation précise de ce qui augmente ou diminue notre bien-être.

  • « Je peux accepter que tu me dises
  • Ce que j’ai fait ou pas fait.
  • Et je peux accepter tes interprétations
  • Mais je t’en prie, ne mélange pas les deux. » M. Rosenberg

Une observation décrit quelque chose que nous voyons, entendons ou touchons : des faits.

Une évaluation formule des déductions ou jugements tirés de nos observations.

Quand nous mélangeons l’observation d’un comportement et le jugement que nous portons sur lui, notre interlocuteur aura tendance à investir son énergie dans l’autodéfense et la contre-attaque plutôt que dans une compréhension bienveillante de ce que nous vivons.

Voici quelques exemples qui différencient évaluation et observation :

2- Exprimer nos sentiments

Nos sentiments fournissent des informations sur notre degré de bien-être (augmentent ou diminuent notre niveau de satisfaction).

La plupart du temps, notre éducation ne nous encourage pas à exprimer nos sentiments et pour les verbaliser faut-il encore en avoir conscience.

La communication de nos sentiments est nécessaire à l’épanouissement de la confiance et de la sécurité.

Certains sentiments peuvent résulter de nos interprétations

  • « J’ai grandi en croyant qu’on attendait de moi
  • Que je prouve à quel point j’étais fort et violent.
  • Mais John Wayne n’est plus mon héros
  • Et je vais laisser paraître mes peurs et mes blessures.
  • Quand j’étais triste ou seul, j’avais peur de l’avouer.
  • Je croyais que les sentiments étaient de la faiblesse
  • Et que la faiblesse était mauvaise.
  • Mais John Wayne n’est plus mon héros
  • Et je vais laisser paraître ma douceur. » M .Rosenberg

Pour exprimer ses sentiments :

  • Prendre conscience de ce qui se passe en nous
  • Augmenter notre vocabulaire pour le verbaliser plus efficacement
  • Éviter des mots vagues comme « je me sens mal » ou « je me sens bien »
  • Il est mieux d’éviter des termes qui expriment plus notre interprétation des actes d’autrui que nos sentiments comme par exemple, agressé, négligé, persécuté, trahi, utilisé, manipulé etc…

3- Exprimer ses besoins


« Plus fidèlement vous écouterez votre voix intérieure et mieux vous entendrez les messages venant du dehors » Dag Hammarskjold


La prise de conscience et la verbalisation des besoins qui engendrent nos sentiments sont essentiels à la communication non violente.

s’il y a une phrase à retenir de tout mon blog, c’est certainement celle-ci:


« Si nous ne sommes pas conscients du lien entre nos besoins et nos sentiments, nous limitons souvent la cause de ces derniers aux seules actions des autres. Ne pas connaître ce lien nous conduit à en vouloir à autrui et brouille la frontière entre nous et les autres. » M. Rosenberg


Si nous reprochons nos propres sentiments aux autres, nous avons toutes les chances de provoquer leur culpabilité et de diminuer leur capacité à avoir des interactions bienveillantes à notre égard.
Verbaliser ce lien entre nos sentiments et nos besoins en utilisant le « Je » permet d’attester que nous acceptons la responsabilité de nos sentiments plutôt que de la reporter sur un tiers.
Ainsi, il y a une différence entre dire « Tu m’as déçu en ne venant pas ce soir » et « J’ai été déçu que tu ne viennes pas ce soir parce que je voulais parler de choses qui me préoccupent »


4- Ma demande à l’autre

Nos demandes devraient être formulées dans un langage qui décrit clairement les actions concrètes que nous aimerions voir mener. Cela nécessite un langage d’action positif, ou autrement dit, cela nécessite entres autres que nous exprimions ce que nous voulons plutôt que ce que nous ne voulons pas.

Il est aussi important de faire la différence entre demander et exiger.

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